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Ecuador 2014

Allez, c’est parti, on part de Toulouse le mardi 13 mai à 10:05 pour atterrir à Madrid 1:30 plus tard. Rien de passionnant sur ce vol, mis à part la présence d’un couple de jeunes retraités, dans le style néo-punk « on part en vadrouille » qui aime bien parler de crash d’avion et qui pense que Air Nostrum a un lien avec Nostradamus….

Sur le vol Madrid-Quito. Musique d’ambiance à deux balles. Le chercheur CNRS avec qui je vais bosser sur mon post-doc se fait gronder par le steward parce qu’il gêne le ramassage des plateaux (what the f**k). Premier film proposé « The monument man ». Ça aurait pu être cool s’ils n’avaient pas décidé de couper le film en plein milieu pour nous mettre une merde sans nom…. « Anchorman 2 ». La fin du vol s’est terminé avec Mercedes, 52 ans, qui a décidé de lancer la conversation parce qu’elle pensait que j’étais chrétien tout simplement en me voyant regarder True Detective (il y avait une scène de prière). Théologie, sens de la vie et resto VG sur Quito et on atterrit.


Quito. Plusieurs choses. Apparemment l’arrivée peut être traumatisante à cause de la pression atmosphérique (Quito est à 2850 m), c’est ce qu’il appelle le soroche (le mal des montagnes). J’ai un peu flippé à cause de mes oreilles, mais je m’en suis sorti avec une petite douleur de tête. Le doctorant équatorien qui bosse sur le projet nous accueille chez ses parents. L’appartement est tout simplement énorme, l’ascenseur nous amène directement dans l’appartement (à l’américaine t’as vu ?). Nous sommes reçus à la perfection, avec petit déjeuner tous les matins, accès wifi, etc.


Le lendemain (14 mai), direction l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Le trajet dans Quito est musclé, si tu as un 4x4 et de la violence en toi ça peut passer, parce qu’eux ne te laissent pas passer. S’ajoute à ça la présence apaisante de mes compagnons de route (anonymat oblige), voyez ça comme une chasse aux trésors #noneedcoffee !!! Arrivée à l’IRD et on fait la rencontre de notre véhicule de terrain : 4x4 V6 Fortuner.


Kiwi popsicle

Question importante (ou pas): dans l’hémisphère Nord, quand tu tires la chasse, le tourbillon décrit un cercle vers la droite, dans l’hémisphère Sud, vers la gauche, et au niveau de l’Equateur ? Bon j’ai fait le test, mais Quito se situe au parallèle 0°15’00’’ S….donc ça tourne vers la gauche. Je vais attendre de partir vers l’Amazonie pour arriver au degré 0°00’00’’. Je vais négocier une escale à La Mitad del Mundo à notre retour pour Quito, mais on me dit dans l'oreillette que c’est des conneries, que la force de Coriolis n’a rien à voir….


Vendredi 16 mai – Direction l’Oriente (Amazonie équatorienne) à l’Est des Andes. On doit déjà atteindre la ligne de crête qui est à 4060 m.


Le temps est nuageux, il fait froid et tu te prends à la gueule la puissance des Andes, des montagnes énormes qui relèguent les montagnes européennes au rang de simples collines, une sensation difficile à décrire. On fait une escale à Baeza (à mi-chemin) pour manger. La spécialité locale c’est la truite, pour moi ça sera des tallarines con verduras. La végétation est très dense. L’Equateur a la plus grande biodiversité au km² de la planète.

L’objectif est d’atteindre Coca ou Fransisco de Orellana (carte) qui est situé à un peu moins de moins de 300 km de Quito et à un peu moins de 300 m d’altitude ; je vous laisse faire le calcul et vous laisse imaginer la pente. Plus on avance et plus l’humidité et la chaleur se font sentir (deux gros orages à Coca les premiers jours). Les maisons sont sur pilotis et les gosses (entre 4 et 10 ans) marchent au bord de la route…

Arrivée à l’hostal, on dépose les affaires et on s’installe aux abords sur Rio Napo en buvant un jus de fruit et en regardant le soleil se coucher….magique, sans compter le premier moustique qui vient de me piquer.

La ville est vivante, les gens très accueillants et il y a des stands de bouffe dans la rue. A première vue, être végétarien pourrait s’avérer très compliqué vu les kilos de viandes qui cuisent. Au final et comme à chaque fois, je me pète le bide.


Le week-end est tranquille, même si on prépare notre semaine de terrain (liste des contacts, pré-mission de terrain, prospection, etc.). Nous sommes partis dimanche après-midi pour l’ouest de Coca pour tester la carte et découvrir la zone et tremper les pieds dans un des affluents de l’Amazone.

Le petit truc noir qui se cache derrière les nuages, c’est le Sumaco. Actif, de type explosif mais en sommeil !

Le soir, repas au resto et découverte du guayusa, une infusion d’herbes naturelles, une tuerie !

http://www.stashtea.com/info/Guayusa_Spanish

Lundi 19 mai – ZADA (Zonage A Dire d’Acteurs) dans les villes environnantes de Coca.


L’objectif d’un ZADA est de cartographier un territoire issu de la perception des acteurs. On leur demande de délimiter les endroits qu’ils connaissent sur le papier calque et par la suite on leur demande si c’est exactement la même chose sur tout le territoire qu’ils ont délimité. Quand on pose cette question, la réaction logique c’est : « mais c'est-à-dire ? ». En réfléchissant, les acteurs commencent à nous dire qu’il y a des problèmes de contaminations pétrolières, contamination de l’air, de l’eau, que ces niveaux sont plus faibles à un endroit qu’un autre etc. Généralement un ZADA dure 2h ou un peu plus, tout dépend du niveau de connaissance de la personne.

La finalité de ce travail, après avoir réalisé environ 60 cartes, c’est de tout scanner, géoréférencer et compiler sous SIG (Système d’Information Géographique) et aboutir à une carte de synthèse.

Mardi 20 mai : rencontre avec l'ex-président de la Parroquia de Dayuma.

Ex puisque les élections ont eu lieu le 14 mai 2014 et maintenant c’est J. Hidalgo (31 ans) qui a pris les commandes. Petit point sur les élections. Les partis politiques ont des numéros. Le plus ancien a le numéro 1 et le plus récent…à vrai dire je n’en sais rien, mais on dépasse les 60 (dû à des alliances entre anciens partis). L’affrontement (là où nous sommes) se fait essentiellement entre Pacayaku (n°18 – qui arbore un drapeau LGBT (photos) essentiellement autochtones) et Alianza País (n°35 – de l’actuel président équatorien Raphael Correa). Les autochtones sont les peuples indigènes (Huarani, Quechua, Shuar, Shivaro).

On continue notre travail sur le ZADA et je fais ma petite improvisation/présentation du projet devant un 50aine de personnes venant d’une communauté autochtone qui était là pour changer le nom de leur communauté.


En Equateur il y a du pétrole, pas mal pour que les entreprises internationales viennent racheter des terrains pour exploiter les sous-sols. L’entreprise la plus connue est TEXACO.

Je vous copie un extrait d’article du Monde pour vous faire une rapide idée des problèmes que peut générer les activités pétrolières :

« Poursuivi à l'origine par environ trente mille indigènes et agriculteurs qui dénoncent des cas de cancers et de maladies dus à la pollution de l'eau, Chevron a été condamné à une amende de 9,5 milliards de dollars pour des dégâts environnementaux attribués à la société Texaco, qu'il a rachetée en 2001. Les dégâts dans la forêt amazonienne remontent à l'exploitation pétrolière par la compagnie américaine Texaco, qui a opéré en Equateur entre 1964 et 1990, avant d'être rachetée en 2001 par Chevron. L'amende de Chevron en Equateur représente l'une des plus fortes dans l'histoire du droit de l'environnement, dépassant celle de 4,5 milliards de dollars infligée à ExxonMobil pour la marée noire de l'Alaska en 1989. Le président Rafael Correa, un dirigeant socialiste aux relations conflictuelles avec les Etats-Unis, a récemment lancé une campagne internationale de boycottage des produits de Chevron, qu'il accuse d'être responsable d'un des « pires désastres environnementaux de la planète ».

Puit pétrolier et torchère à Dayuma

Torchère la nuit

Les torchères brûlent les déchets de gaz naturel. « L'exploitation pétrolière génère fréquemment, conjointement à une production de pétrole liquide, du gaz associé (GA), souvent en quantités faibles (en masse) par rapport au pétrole lui-même » (Wikipédia). Conséquence : contamination de l’air et dépôt d’une pellicule huileuse sur le toit des maisons. Autant vous dire qu’on voit ce genre d’installations un peu partout sur les chemins, mais le plus surprenant ce sont les tubes qui acheminent le pétrole des puits jusqu’au centre de raffinage. Imaginez toutes les routes longées par des tubes gris/marron.

Aujourd’hui, direction Garcia Moreno et La Belleza.

Perdu au milieu de nulle part. La végétation est partout et d’un coup tu tombes sur un terrain de foot…

Vendredi 23 : encore du ZADA à Santa Rosa, rien de bien spécial, je commence en avoir un peu marre, certaines personnes patinent avec les cartes et c’est frustrant, on n’y peut rien et ce n’est pas de leur faute. Le président de la communauté nous annonce qu’il y a la fête de la création d’une communauté Huaorani à 20 min en voiture au bout de la piste, on s’y arrête 1h.


Partie de foot à Tobolaba – communauté Huaorani (ou Waorani)

Retour à Dayuma pour récupérer des données auprès de GP. Une fois le transfert réalisé on lui propose d’aller boire une bière. Il accepte et nous embarque dans son pick-up. On roule, on sort de Dayuma.

Moi : « ah on ne reste pas dans la ville ? »

Lui : « si, mais juste un peu plus loin »

Moi : « ok pas de souci, je n’avais pas remarqué qu’il y avait des bars à l’extérieur »

Lui : « si, mais celui là ne se voit pas trop….d’ailleurs vous acceptez d’aller boire un coup dans n’importe quel bar hein ? »

Moi : « oh, oui »


Arrivée au bar, je comprends mieux sa dernière question. On pénètre dans une espèce de rade cloque, avec de la zike à fond, des tables avec que des mecs….et des portes tout autour. Vous avez deviné? Un NIGHT CLUB amélioré, à 20h, où des mecs sortent des chambres après s’être gentiment fait soulager de la pénibilité du travail de la journée. 10€/pas cher. On boit nos bières et lui fait comprendre que ce n’est pas trop notre délire.


Samedi 24 : journée tranquille. On décide de revenir à la communauté Huaorani pour se présenter et expliquer l’objet de notre présence. Le chef de la communauté (qui ne parle pas espagnol) accepte notre présence. On regarde encore un match de foot, on discute avec des communautés venues de loin pour assister à la fête.

Après le match, tout le monde part se préparer pour la soirée. Musique Quechua, merengue, cumbia, chicha de yuka (alcool de manioc) et bières. Je me suis motivé (en fait on m’a forcé) pour danser une fois sur de la musique Quechua…


Dimanche 25 : on passe !


Lundi et mardi : les deux meilleures journées ZADA, des cartes super bien renseignées, des infos vraiment intéressantes, des personnes adorables.


Entre retourner en classe et poser des questions à « monsieur j’ai pas dormi »…ces deux ont vite choisi !

On a quand même fini notre journée sur un bateau moteur sur un lac devant le parc Huaorani….avec des vieilles qui ne pouvaient pas s’empêcher des faire des commentaires toutes les 30 secondes.


Salut le caïman

Mercredi : Départ pour Pacayacu et arrivée chez Bella et Galo (adepte du Raiki et bonne cuisine bio, sympathisante de Acción Ecológica, le paradis de l’estomac). La présence de moustique est nettement plus marquée que dans les autres villes puisque la maison est à une vingtaine de mètre du Rio Agua Rico ; moustiquaire de rigueur. Dans l’ensemble, l’endroit est vraiment agréable, le seul problème c’est que les chambres sont aux bords de la route et le passage des camions à 6h30 arrive à déclencher l’alarme de la voiture de Galo + les coqs qui hurlent + les chiens qui aboient + la pluie sur la tôle…on oublie la grasse matinée.


Jeudi : Avant dernière session de ZADA à Aguas Negras et fin de vie du calque. Je me tape le ZADA tout seul….face à 6 personnes (habituellement on est deux face à 2/3), pendant que mi compañero part à la recherche de calque à 2h de route. Ca se passe plutôt bien hormis le fait que (et je les avais prévenu) certains restent en retrait, alors que d’autres sont à fond sur la carte, bilan 2 personnes sur 6 sont réellement impliquées.


En fin d’après-midi on rejoint Guilhem et Gabriella et on fait un arrêt à la Mitad del Mundo !

#poseur


La journée se termine bien, le repas est parfait, les jus de fruit encore mieux et on décide de se caler sous une sorte de grande hutte. Il faut dire que le coin est propice aux animaux la nuit, généralement pas trop dangereux, sauf celui-là :

Vendredi : Dernière session ZADA @Lumbaqui, ça fait du bien quand ça s’arrête…Retour à la casbah et découverte de la faune locale. Les fourmis occupent l’espace, transportent des feuilles qui font 4 fois leur taille et ont réussi, au fil du temps, à créer une autoroute.


Samedi : On part en direction d’une communauté Cofan avec Gabriella et Guilhem. L’après-midi, visite guidée du jardin de Galo qui se situe sur l’île en face des chambres. La traversée se fait en pirogue avec Galo. Imaginez. On est 6 et en plus il doit remonter à contre-courant le fleuve pendant 10 bonnes minutes. Pour lui ça ne pose pas de problème puisqu’il le fait tous les jours…

L’île a une densité de végétation incroyable et se compose de forêt primaire, secondaire et des plantations de cacao, yuca (similaire au manioc) de Galo

Encore une fois mes préjugés sur la forêt primaire (vierge, inviolée) s’effacent progressivement. Mi compañero me parlait d’un archéologue équatorien qui avait étudié les civilisations amazoniennes et avait conclu que la forêt, qu’on qualifie de vierge, est en fait une futaie jardinée (il y a des exceptions évidement). Les peuples qui habitaient et qui habitent cette forêt, l’entretiennent, la sculpte pour pouvoir y vivre. En pénétrant dans le jardin de Galo j’ai eu l’impression d’être en plein cœur d’une forêt vierge, alors que tout est entretenu régulièrement, pour éviter que la nature reprenne ses droits (et elle va vite dans ce coin). Cette situation s’est vérifiée dans de nombreuses zones de l’Amazonie (Equateur, Brésil, etc.). En fait, j’ai eu la même sensation en arrivant dans la communauté Huaorani. Ils s’habillent de plus en plus comme les gens de la ville, eux-mêmes influencés par la culture occidentale, boivent plus de bières et moins de chicha (alcool de yuca), etc., alors que je les imaginais avec une plume dans le cul à danser tout nu autour d’un feu... Encore une fois, il y a des exceptions, notamment avec les peuples « non contactés » (en fait ce sont eux qui ne veulent pas entrer en contact avec les colons). Bref, les préjugés s’estompent avec l’expérience (et c’est papy qui le dit !)


Bon, pour revenir au cacao, si vous cueillez une cabosse et que vous l’ouvrez, l’intérieur est comestible, c’est visqueux mais le goût fait penser à celui du litchi.


Le soir, partie de carte, le cuarenta (je vais éviter d’expliquer les règles, déjà parce que j’ai mis 30 min à tout comprendre et….ça serait trop long à expliquer). Pour les plus motivé(e)s :

http://es.wikipedia.org/wiki/Cuarenta_%28juego%29


Dimanche : Départ pour Quito. On roule bien malgré la pluie et le dénivelé (ambiance Seigneurs des Anneaux avec un V6) mais on n’arrive pas à voir El Reventador, heureusement Wikipédia est là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Reventador


Arrivée à Quito dans l’auberge de jeunesse. C’est une grande maison (très grande) avec une dizaine de chambres, accès internet, cuisine, salon, comme à la maison pour 15$ par nuit.

On s’est pris le lundi pour glander et préparer les réunions de travail avec les collègues des universités équatoriennes.


Mardi 3 : Travail sur la méthode ARDI (Acteurs – Ressources – Dynamiques – Interactions). Pour faire bref, cette méthode permet de connaître le système que l’on étudie (activité pétrolière). Chaque réunion regroupe une dizaine de chercheurs de chaque université partenaire du projet. Au bout de 3-4h de discussion on se retrouve avec une quantité d’informations qu’on pourra intégrer à nos modèles de simulations. Bon je vous évite le cours sur les simulations multi-agents J


Après la première session on se dirige vers un resto un peu louuuunge avec des reprises de tubes américains version équatorienne. Ah oui, je viens d’apprendre que la chicha de yuka (qu’on a bu à la fête de la communauté Huaorani) est en fait du manioc qui est mâchouillé par des grand-mères et recraché dans un bol. La salive joue le rôle de fermentation. On m’explique ça à table, devant une assiette monstrueuse de paella.


Cette semaine n’est pas trop riche en émotion. Dans l’ensemble, on peut dire que tout ce passe bien (on est jeudi là, et il nous reste une dernière session demain). Je dois quand même me taper de la traduction pour mi compañero (qui parle un peu espagnol, mais qui s’améliore vite… !). Dimanche on part pour Esmeraldas, sur la côte Pacifique…


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Dernière ligne droite avec le retour dans le sud de la France putain con ! Plusieurs choses à retenir de l’Equateur et c’est parti pour le TOP 10.

1 - La conduite (en ville). Il faut s’accrocher et savoir anticiper et surtout ne pas flipper si les taxis, bus ou autres sauvages du volant freinent au dernier moment. Mention spéciale pour les bus qui sont de véritable malades. Le klaxon, contrairement à la France, est là pour prévenir, et non pour faire comprendre au connard qui t’a coupé la route que t’as la raaaage. Le problème c’est qu’ils préviennent très souvent…bref, je commence à saturer des voitures en Equateur.

2 - L’eau de la douche est TOUJOURS froide (sauf pour Quito puisque le temps est plus frais. Oui je sais il y a d'autres raisons, mais bon!).

3 - Des paysages incroyables, surtout dans les Andes et ses contreforts.

4 - Quand tu tires la chasse l’eau tourne très souvent vers la gauche mais je doute qu’il y ait un lien entre cette rotation et l’hémisphère. C’est intéressant non ?

5 - Les Equatoriens sont des fanatiques du riz, surtout dans l’Oriente où la spécialité est le pollo con arroz.

6 - Les ingénieurs, qu’on voit dans les chantiers (pétrole, hydro-électricité) sont des clones. Ils portent tous une chemise en jean avec un blue jean, des grosses chaussures de chantier ET le casque blanc. Le casque est le symbole de l’ingénieur, il l’aime tellement qu’il le garde parfois quand il mange !

7 - Si tu as une voiture à Quito, où ailleurs en Equateur, munis-toi de cette fameuse alarme muli-mélodie à la con qui résonne dans l’obscurité de la nuit. Règle la sur « ultra-sensible » pour qu’un chat puisse le déclencher à 4h du mat’ en posant ses petits coussinets.

8 - Le bolón (voir plus bas).

9 - La pollution à Quito. L’effet cuvette de la ville combinée à des bus cracheurs de fumée noire.

10 - L’insécurité. Même si les guides et autres site te disent que ça peut craindre, je ne me suis jamais senti en danger, même avec mon appareil à vue. Le danger est partout à des degrés variables, s’agit de ne pas se comporter comme un con de touristes qui veut prendre tout et n’importe quoi en photo (surtout les personnes dans la rue, mieux vaut demander la permission avant).

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Dimanche 8 juin. Départ pour Esméraldas. La population est composée de trois Ethnies : les metis (hispanico-indigènes), les mulatos (afro-hispaniques) et les montubios (afro-indigènes), le contraste est frappant. Mais pour l’ex-alcalde (maire) de la ville il s’agit de negros (il est noir je précise).

Ce dernier nous a réservé une chambre dans un hostal sympa mais pas top. Mi compañero me propose un hostal dans une ville au bord de l’océan Pacifique, le choix est difficile. On bouge pour Sua, à la recherche de l’hostal. Les chambres sont standards mais l’atout c’est ça ! :


Logique et tentation oblige, le dimanche 8 juin 2014 sera ma première baignade dans le Pacifique à Sua

L’atmosphère de la ville (Esméraldas) est totalement différente à celle de Quito ou même des villes de l’Oriente. C’est nettement moins accueillant, on sent que la pauvreté y est beaucoup plus prégnante. Les routes sont défoncées (un manque de gestion de la ville et un climat tropical néfaste pour les infrastructures).


Le principal problème de la ville est la contamination à cause de la raffinerie de PetroEcuador et la centrale thermique. Des études ont montré que les habitants souffraient de problèmes respiratoires, de problèmes de peau, de troubles de la vision mais aussi de cancer. La pollution est aérienne (présence de torchères), aquatique (rejets de polluants dans les cours d’eau), et sonore.


Lundi 9 : 2h de boulot (on va bientôt atteindre les 20 sec. de boulot par jour) pour finir à Sua….dans l’océan et au bar pour déguster une Margarita !

Mardi 10 : contrairement à la veille on se fait une bonne journée de boulot. Grâce à l’une des personnes que nous interviewés on arrive à visiter de installations de traitement des eaux usées et aussi la déchèterie de la ville, la photo parle d’elle-même.

La gestion des déchets est problématique et la population n’est pas sensibilisée

La journée se termine par l’interview de l’ex-alcalde. On sent sa frustration des dernières élections et surtout du gouvernement de Rafael Correa qu’il considère comme « dictatorial ». En fait l’Etat équatorien a mis en place un système de remediación qui consiste à développer des centres de santé, des écoles, des routes etc. avec les bénéfices des activités pétrolières (12% précisément). Le problème c’est que les gouvernements locaux n’ont aucune emprise décisionnelle et sont écrasés par les décisions du gouvernement central (il parle même de centralisme). L’intérêt avec des personnes « frustrées » c’est qu’elles parlent beaucoup surtout quand on y met un peu d’empathie.


Retour de merde sous la pluie vers Sua, puisqu’il faut combiner, les voitures (qu’il faut doubler par la droite), la nuit et encore les voitures (parce c’est vraiment chiant). Après un petit mojito au bord de la plage, on se fait un petit repas à 6€ (pour deux, imaginez la qualité) et on se tape un fou rire (j’ai failli vomir) sur la moitié du repas à cause des bolón. What’s ze bolón ? Explication : il y a beaucoup de maison en construction dans cette ville et la plupart sont fissurées. Le bolón sert à colmater ces fissures avec une efficacité redoutable. Mais sa principale fonction c’est de nourrir les gens le matin, au petit dèj, ou plutôt de les étouffer avec son mélange de pomme de terre, fromage et banane, le tout frit….Ah et il y aussi sa grande sœur, la tortilla avec 10 litres de pétrole qui t’oblige à t’hydrater le reste de la journée.


Jeudi 12 : Rencontre avec le consul honoraire français à Esméraldas.

On termine en beauté notre mission de terrain sur les contaminations pétrolières :

La veille, un oléoduc s’est percé en pleine mer (environ 5km du rivage) et l’équivalent de 250 barils de pétrole (1 baril = 156 litres) se sont déversés.



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